Il y a 10 ans, son magnifique La terre et l'ombre remportait la Caméra d'Or, à Cannes. Horizonte, le deuxième long métrage de César Acevedo, poursuit dans une veine austère et exigeante, davantage encore, avec ce voyage dans les limbes, où le personnage principal, criminel de guerre, cherche la rédemption auprès de ses victimes mais aussi le pardon de sa mère, avec laquelle il chemine dans des paysages souvent désolés embrumés. C'est de son pays, la Colombie, dont parle, évidemment le film, de ces décennies d'exactions qui n'ont pas épargné les innocents. Avec son paysage sonore très expressif, Acevedo installe un climat qui n'est pas sans rappeler le cinéma de Tarkovski, le réalisateur citant aussi les peintres Goya et Friedrich parmi ses influences. Horizonte ressemble un peu trop à un exercice conceptuel pour susciter une véritable émotion mais on ne lui déniera pas une puissance visuelle impressionnante. A son crédit, également, les prestations parfaites de Claudio Cataño et de l'actrice chilienne Paulina García, dont on n'a certainement pas oublié l'interprétation merveilleuse dans Gloria de Sebastián Lelio. Pour son troisième long métrage, qu'il faudra peut-être attendre 10 ans, César Acevedo promet une comédie ! Ce serait un changement de ton radical, que l'on découvrira assurément avec curiosité.