Enfin, le retour de Gareth Evans, l’homme derrière The Raid et The Raid 2, deux films qui, pour moi, figurent parmi les meilleurs films d’action de notre époque.
Avec Ravage (Havoc en version originale), Evans prouve une nouvelle fois qu’il est un maître incontesté de la violence chorégraphiée et du cinéma de survie sans compromis.
Evans signe ici un polar noir, tendu et viscéral, dans la lignée de Hard Boiled (À toute épreuve) de John Woo, mais avec une approche plus sèche, plus désenchantée.
Situé dans une ville étouffante rongée par la corruption et la violence, Ravage suit un antihéros en chute libre, incarné avec une intensité féroce par Tom Hardy.
Evans excelle dans l'art de l'action : chaque séquence de combat, filmée avec sa caméra agile et percutante, est un modèle de lisibilité et de brutalité. Pas de fioritures inutiles, juste de l'efficacité brute, portée par une tension constante.
Au-delà de ses scènes d'action impressionnantes, Ravage séduit aussi par son ambiance : une photographie granuleuse, baignée de néons sales et de ruelles humides, évoque les meilleurs polars hongkongais des années 90. La bande-son nerveuse accentue encore le rythme haletant et la montée progressive du chaos.
Cependant, le film n’est pas sans défauts.
Le scénario, assez classique dans ses ressorts (vengeance, trahisons, survie dans un monde pourri), manque parfois d’originalité, et certains personnages secondaires, bien que bien interprétés, restent assez archétypaux. De plus, la noirceur extrême du récit, sans presque aucun espoir, pourra en laisser certains sur le carreau.
En résumé, Ravage est un coup de poing cinématographique : brutal, précis, sans compromis. Un polar d’action à l’ancienne, sublimé par la mise en scène chirurgicale de Gareth Evans.
Un must pour les amateurs de thrillers nerveux et désespérés.