Feu pâle par Kool-Fess

Indéniable prouesse littéraire d'un Vladimir Nabokov qui flex sur tous les anglophones par sa maîtrise irable tant de la prose que des vers anglais. On a grand plaisir à dénouer les fils d'un faux commentaire d'un faux poème lyrique qui tendent vers l'absurde tant ils sont déconnectés l'un de l'autre : Kinbote a l'air d'écrire sur un tout autre poème que celui de son grand ami Shade, dont on apprend au début du livre qu'il est mort assassiné avant d'avoir terminé le 1 000ème et dernier vers de son poème. Grand ami peut-être mais dans un sens uniquement car on perçoit rapidement que Shade éprouve pour Kinbote au mieux de la pitié, au pire un ennui irrité. Et on se met à douter de la santé d'esprit même du narrateur Kinbote. C'est beau, c'est délicieux, c'est très drôle par moment mais c'est un peu long et, au fur et à mesure qu'on comprend l'intrigue, on s'en lasse un petit peu. Un grand livre quand même à lire certainement.